Encore un projet vidéo avec les élèves ?

Avec les élèves de Première Gestion des Milieux Naturels et de la Forêt (GMNF) du lycée agricole de l'Oise

L’idée parait largement surexploitée et pourtant…

Né d’un constat que nos élèves de filière GMNF n’arrivaient pas à se projeter dans leur avenir professionnel, nous nous sommes dit avec un collègue d’économie, que nous pouvions peut-être leur proposer une alternative.

 

De concert, en utilisant nos matières, Education Socioculturelle et Economie, nos référentiels, et surtout nos appétences, nous avons organisé  notre travail pluridisciplinaire sur l’année de Première.

 

Premier essai : année scolaire 2018-2019 : réalisation de capsules vidéo présentant des métiers « verts et verdissants ». Nos jeunes sont amenés à rencontrer des professionnels lors de leur formation, à l’occasion des chantiers par exemple. Mais ils le font dans une posture distanciée. Là, nous leur proposions d’être « dans la réalisation », comme des maîtres d’œuvre de leurs savoirs.

 

L’objectif:  réaliser trois vidéos, une sur « l’animation nature », une sur le métier de « technicien rivière » et une sur les métiers des « espaces verts ». Cette dernière vidéo devait d’ailleurs concourir pour le concours « Gestes et paroles de paysagiste » proposé par la DRAAF Hauts-de-France.

Pourquoi la vidéo ?

Parce que c’est assez facile de faire « quelque chose », avec les moyens dont nous disposons dans nos lycées, et nos compétences comme encadrants aussi ! Cela permet à chacun d’avoir un produit fini, pas professionnel certes, mais quand bien même…L’idée est ailleurs : la satisfaction d’avoir mené une création à son terme.

Pourquoi ce format ?

Ce type de format permet d’avoir un aperçu simple et efficace du métier. D’autre part il permet de travailler à la fois sur le fond et sur la forme, notamment sur l’interview.

Un cadre un peu plus « contraignant »

Nous avons décidé d’évaluer ce travail dans le cadre du module MG1, et c’est sur une semaine banalisée que nous avons choisi de réaliser ce projet, en janvier. Par expérience, c’est le format le plus adéquat, et qui permet aux élèves un engagement constant. Les élèves ont donc travaillé en groupe de 5 maximum.

Le projet se lance

En éducation socioculturelle, le travail s’est concentré dès le début d’année scolaire sur l’image fixe puis en mouvement, mêlant théorie et pratique. La plupart du temps, faute de matériel (nous n’avions qu’une caméra 4K toute neuve pour la classe ), les élèves prenaient leur téléphone portable pour faire des TP en groupe, ou la caméra en alternance, et puis l’ordinateur pour s’essayer au montage. Ils se sont prêtés au jeu avec enthousiasme.

Quant à mon collègue, en économie, il s’est attaché à travailler sur les « métiers verts et verdissants ».

Nous nous sommes retrouvés pour la semaine banalisée, en duo. Et là…satisfaction de l’enseignant : tout naturellement, les élèves conversaient « en mode réalisateur » comme ils le disaient eux-mêmes ! Avec le vocabulaire technique approprié, vu en classe.

Quel bilan ?

Pour les élèves, comme à chaque projet, c’est du travail de groupe que dépend la réussite, mais ce n’est pas ce qui ressort de leurs bilans : « c’est concret », « on est fiers d’être arrivés à créer notre capsule », « on s’est sentis plus proches des professionnels, moins comme des élèves »… La capsule qui concourait pour « Gestes et paroles de paysagiste  » a obtenu le 2ème prix, encore un gage de satisfaction !

Par ailleurs, travailler en pluridisciplinarité, induit une émulation qui rejaillit sur les élèves : motivation, adaptation, soutien, pondération…on gagne à travailler ensemble.

A tel point que nous avons décidé de renouveler l’expérience, mais cette fois en faisant appel à des professionnels de l’image.

Année 2019-2020 : le projet se réinvente

Cette année, nous avons mené le projet avec Nicolas et Romain de l’association d’éducation à l’image Les Faquins.

 

Cela nous a permis de travailler sur le même canevas, mais uniquement avec le téléphone portable. L’idée était de réaliser des vidéos, courtes, mais interactives grâce à l’outil en ligne « eko studio », et plus largement de sensibiliser et responsabiliser les jeunes aux plateformes numériques. Un franc succès une nouvelle fois, avec évidemment, un rendu plus « pro ».

 

Nous n’avons pas cherché la performance mais l’interaction, l’échange. Ce projet participe, à sa manière, à garnir le trousseau de clés de la réussite des élèves, afin de leur permettre une insertion professionnelle la plus réussie possible.


en savoir +

Association Les Faquins : http://lesfaquins.fr/

 

Partenaires et soutiens financiers

Région Hauts-de-France dans le cadre des Parcours d’éducation, de pratique et de sensibilisation à la culture, EPL de l’Oise, association Les Faquins, l’AMEVA, Kaëlig Jacob-Abgrall, Garcia Paysage.

 

+ d’infos

Dorothée Plet, enseignante en Education socioculturelle, EPL de l’Oise

dorothee.plet@educagri.fr

Benoît Delpech, enseignant en Economie, EPL de l’Oise

benoit.delpech@educagri.fr