180 jours de bonheur : un lycée, 47 cochons et un artiste

Avec Nicolas Koch, artiste plasticien, et les élèves de 1ère Conduite et Gestion d’une Entreprise Agricole du lycée agricole Saint Lô Thère

Le contexte de la résidence

96% des porcs sont élevés de manière intensive en France. Au lycée agricole Saint-Lô Thère, notre porcherie, construite en 2014, ne déroge pas à la règle : 140 truies et 3 000 porcs charcutiers sont élevés dans un bâtiment de plus de 4 000 m2.

 

Le cheptel à haut statut sanitaire nous permet de vendre des porcs charcutiers certifiés sans antibiotiques, sans huile de palme et sans OGM. Pour pénétrer dans l’enceinte de la porcherie, une douche est obligatoire. Nous formons nos futurs agriculteurs à ce qui se fait actuellement. On en pense ce que l’on veut, le sujet n’est pas ici de juger.

La porcherie : lieu de cultures

Après-midi musicale

S’attend-on à trouver les profs d’Education Socioculturelle (ESC) et un artiste dans ce lieu de production porcine ? Pas franchement !

 

En tant que prof d’ESC, je vais pourtant régulièrement à l’exploitation, pour toutes sortes de projets, pédagogiques, culturels ou artistiques. Et forcément, on discute avec les collègues zootechniciens, avec le porcher.

 

Alors bien entendu, quand l’idée germe de mettre de l’art là où on n’en attend pas, la porcherie s’impose comme une évidence !

Un label « cochon heureux » ?

Un aperçu d'ailleurs

Cette année, année du cochon d’après l’horoscope chinois (une coïncidence, vraiment ?), nous accueillons donc en résidence Nicolas Koch (ça ne s’invente pas !) pour un projet artistique avec nos cochons à l’intérieur de la porcherie.

 

Ce projet, mené en partenariat avec l’Usine Utopik à Tessy-Bocage, est soutenu par la DRAAF Normandie.

 

Selon Nicolas, « l’objectif de cette résidence est d’offrir 180 jours de bonheur aux promotions 2018-2019… et, par cette quête du bonheur porcin, déterminer si le bonheur est une plus-value qualitative pour l’éleveur et pour le gastronome (il faudra dans ce cas penser à lancer un label « Cochon heureux ») ou s’il n’apporte rien de plus qu’une satisfaction pour les défenseurs du bien-être animal et un article un peu loufoque dans Porcmag ».

De l’art pour nos cochons

Un peu de lecture

Pendant 180 jours, de la naissance jusqu’au départ des cochons, Nicolas va s’occuper d’un lot de 47 animaux. Il va les suivre bien sûr, passer du temps avec eux mais surtout leur proposer toutes sortes d’expériences : jeux, lectures, vidéos, concerts…

Nés à la fin du mois de décembre, les cochons partagent déjà une journée chaque semaine avec Nicolas. Ils écoutent leur « enseignant » leur lire le Petit Traité sur l’Immensité du Monde de Sylvain Tesson, ils jouent avec un ballon de yoga, ils profitent d’une ambiance de plage !

Ambiance plage

Et dans les semaines qui viennent, ils bénéficieront d’un concert privé, et l’un d’entre eux devrait se rendre avec Nicolas à pied jusqu’à la mer (environ 35 km) pour raconter son aventure à ses congénères ! Curieux ? Suivez-nous sur Facebook et Instagram, sur nos pages « 180 jours de bonheur » !


En savoir +
l’Usine Utopik à Tessy-Bocage : http://www.usine-utopik.com/
Sur Nicolas Koch : FARFALL, Alain, Une truculente histoire sans preuves. ADERA, 2017

 

Partenaires et soutiens financiers
DRAAF Normandie, Usine Utopik.

 

+ d’infos
Stéphane Jouët, enseignante d’Education Socioculturelle, lycée agricole Saint-Lô Thère
stephanie.jouet@educagri.fr