Atlas d’une métamorphose

Les étudiants de BTSA Productions Horticoles 1ère année du lycée Terre d'Horizon de Romans interrogent le passage à l'âge adulte

Quand devient-on adulte ? Notre société moderne a-t-elle conservé une place pour des rites de passage ? Et, au bout du compte, c’est quoi être adulte ? Autant de questions qui ont été apprivoisées grâce au medium photographique, avec l’aide de la photographe Delphine Balley.

Jeunesse et métamorphose

L’Atlas d’une métamorphose a une double origine. En premier lieu, l’invitation à étudier le thème de la jeunesse, thème culturel des BTSA promotion 2017-2019. En second lieu, la proposition de Lux, Scène nationale de Valence, de travailler avec l’artiste Delphine Balley autour de la notion de métamorphose.

Grâce au soutien financier des partenaires et à la participation du lycée horticole Terre d’Horizon, les étudiants ont pu travailler sur le long cours, d’octobre à mai, explorant ainsi des thématiques variées.

Témoignages

Delphine Balley a tout d’abord demandé aux étudiants d’interroger leurs proches, parents, grands-parents, voire arrière grands-parents à l’aide d’un questionnaire court réalisé en classe :

« – C’est quoi être jeune ?

– A quel âge devient-on adulte ?

– Par quel(s) rite(s) de passage ? »

 

Les réponses à ces questions ont ouvert quantité de pistes : de la jeunesse comme état d’esprit au sempiternel « c’était mieux avant » en passant par l’importance du mariage, du permis de conduire et du travail comme signes forts du passage à l’âge adulte.

 

Les témoignages furent aussi photographiques. Les étudiants ont constitué une matière brute en recherchant et en présentant des photographies de leurs aïeux jeunes.

 

Ce fut l’occasion de pointer des codes propres à une époque où la photographie n’était pas si banale et aussi des ressemblances frappantes. A la faveur d’un rangement (malheureusement encore en cours…), des clichés du lycée et de ses anciens élèves, ont été mis au jour, témoins de quelques projets d’éducation socioculturelle tombés depuis dans l’oubli.

Une question de points de vue

Refaire

 

Pour nourrir les réflexions, Delphine Balley a présenté aux étudiants le travail d’artistes sur le thème du passé/présent et de la photographie « refaite », notamment quelques œuvres de Christian Boltanski.

 

Ces exemples ont servi d’inspiration à une série de « portraits crachés » où les étudiants ont rejoué des scènes de leur enfance (ouverture de cadeaux de Noël, jeux etc.) ou imité un de leurs parents, en retrouvant parfois les vêtements d’époque, livrant ainsi des scènes émouvantes.

Soraya et son papa. Soraya joue son papa.

Beaucoup de familles ont donc été associées au projet.

C’est ça que tu apprends à l’école ?

L’école elle-même a d’ailleurs été revisitée, à travers une série de clichés « refaits » : vues des bâtiments, jeunes jouant aux cartes, au flipper (qui n’est plus là…). Qu’est-ce qui ne change pas en vingt ans ?

 

Redevenir

 

En dehors d’une apparence physique, qu’est-ce qui fait d’une photographie d’enfant une image de l’enfance ? L’attitude peut-être. Les étudiants ont donc joué à l’enfant, qui lit en tailleur, qui joue, qui grimace, et aussi à l’adolescent, qui « dabe », qui est « saoulé » et qui aime « faire le kéké ».

 

Rite

 

Des scènes de mariage ont été l’occasion de se déguiser, de prendre des poses, manières parmi d’autres de rendre hommage à un rite de passage qui n’a plus aujourd’hui la valeur que lui accordaient nos grands-parents.

 

 

Métamorphoses en cours

 

Une partie du travail a été présentée le 31 mai à Lux, Scène nationale de Valence, en présence de Delphine Balley. Une série de onze clichés y est exposée.

Mais le projet reste en cours et la deuxième année du BTS permettra de clore quelques chapitres : exposition permanente des clichés du lycée (1995-2018), Atlas pour chaque étudiant et pourquoi pas une exposition dans un lieu culturel voisin. De toute façon, nous n’avons pas fini de nous métamorphoser…

Delphine Balley, variations fantastiques, familiales et inquiétantes

Delphine Balley est née en 1974 à Romans-sur-Isère.

Formée à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, « elle réalise des séries d’images composées dans lesquelles le réel et la fiction s’enchevêtrent.

Tout part bien de la réalité, d’un fragment d’histoire, d’un fait divers trouvé dans un journal, d’une anecdote des siècles passés ou d’une légende locale, mais bientôt les fantasmes s’en mêlent, l’imagination de l’artiste travaille… ».

(http://i-ac.eu/fr/artistes/1049_delphine-balley)


Remerciements

Merci aux familles des étudiants et à Delphine Balley qui a su conduire un projet qui s’est lui-aussi considérablement métamorphosé en cours de route.


Soutiens financiers

Merci aux soutiens financiers du projet : la région Auvergne-Rhône-Alpes ( dispositif « passeurs de culture ») la DRAAF Auvergne-Rhône-Alpes, la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et le lycée horticole Terre d’Horizon.

 

en savoir +

Quelques liens utiles :

http://www.dda-ra.org/fr/oeuvres/BALLEY

https://fr.wikipedia.org/wiki/Delphine_Balley

http://i-ac.eu/fr/artistes/1049_delphine-balley

 

+ d’infos

Loïc Serrières. Professeur d’éducation socioculturelle au lycée Terre d’Horizon de Roman.

loic.serrieres@educagri.fr