Danse. Danse. Danse.
Avec les élèves de Terminale bac professionnel "Technicien conseil vente en produits de jardin" et "Production Horticole" et les élèves de Terminale "Science et technologie de l'agronomie et du vivant" du lycée horticole Terre d’Horizon de Romans-sur-Isère
Faire danser. Voir danser.
Il m’est venu à l’esprit – pourtant ouvert comme tout professeur d’éducation socioculturelle qui se respecte – que je n’avais jamais fait danser mes élèves. Bien sûr, j’avais des élèves dansant… Des élèves courageuses – en l’occurrence – qui se retrouvaient, créaient et, avec un dernier coup de pouce, se produisaient. C’était en 2012, à Pézenas et avec Françoise Montussac.
Quand Lux, la Scène Nationale de Valence, a proposé de travailler ensemble à nouveau, sur un projet de danse contemporaine, j’ai sauté sur l’occasion. Et c’est en ménageant le suspense que nous avons amené trois classes du lycée horticole de Romans , une classe de 1ère Bac technologique et 2 classes de 1ère bac professionnel, assister au spectacle Cercle une matinée d’octobre 2019.
« C’est de la danse ? » « Oui. C’est quelqu’un qui bouge devant notre regard. Sur de la musique en plus. » Car le spectacle d’Olé Khamchala est très singulier. Dans Cercle, il est seul, au centre d’un jeu de lumière. Ses mains vous transportent en Asie, dont il est originaire. Son corps vous entraîne dans les quartiers, ceux de Valence où il a grandi bercé par le hip-hop, mais aussi au Brésil, avec des accents de Capoeira. Entre autres.
Stop ou encore.
Nos jeunes peuvent-ils l’imiter ? S’en inspirer ? Et puis pourquoi après tout ? Et s’il n’y avait pas d’utilité, pas de fonction ? Juste une opportunité d’être dans son corps un petit moment… Quatre petits moments en fait. Quatre ateliers de deux heures, sans l’objectif d’une représentation finale. Le rendez-vous était pris pour le mois de mars.
Le Covid a coupé l’herbe sous le pied à bien des projets (dont le centenaire de l’enseignement agricole chez nous, à Romans !). L’extension exceptionnelle de la phase de réalisation des projets soutenus par la région Auvergne-Rhône-Alpes sur le premier trimestre de l’année scolaire 2020/2021 a permis de se retrouver en novembre. Olé Khamchala a su expliquer son parcours, sa démarche, son quotidien d’artiste dans la crise sanitaire. Il a su entrecouper les mouvements de danse d’apports sur la culture hip-hop, la création contemporaine, le corps. Bref. C’était un beau bal masqué.
Quatre ateliers.
En mode « observation participante », à la manière d’un enseignant-ethnologue, j’ai cru distinguer la structure suivante :
Séance 1 : Le sol (break)
Hip hop au programme (à la demande des jeunes). Dès la fin de cette première séance, les élèves réalisaient un enchaînement en groupe.
Trois jeunes en phase de rupture (break)
Séance 2 : La vague (smurf)
Mouvement phare du smurf, ô combien difficile…
De ce mouvement nous sommes passés à un travail à deux où un guide fait bouger son partenaire, sans le toucher (alerte Covid !), tel un pantin. Au bout du compte qui guide qui ?
Séance 3 : La danse contemporaine (un petit crochet)
Petit enchaînement. Pas si évident.
Olé demande aux jeunes d’exécuter les trois enchaînements : Break, smurf, danse contemporaine par groupe de trois, dans l’ordre qu’ils souhaitent, mais sans les mélanger. Mettre tout ensemble. Se synchroniser sur le rythme de la musique, sur le rythme des autres.
Tentative de synchronisation à trois sous le regard d‘Olé Khamchala (à droite).
Chaque groupe dévoile sa chorégraphie, sa manière de tout organiser, et de tout démontrer. Avant de tout mettre ensemble, ensemble. Les groupes se rejoignent sur scène et chaque groupe joue sa part. Même musique. Même rythme ? Même mouvements ?
Fusion de groupes. A gauche, une vague saisie à mi-parcours. Olé Khamchala aux manettes en arrière-plan.
Séance 4 : Seuls, mais ensemble
La dernière séance a fait avancer de deux pas. D’abord, danser au ralenti, et dans le même ralenti. Synchronisation. Et puis les groupes ont disparu. Chacun circule, lance un mouvement, est suivi. Ou non. Étonnamment, l’impression d’ensemble est souvent harmonieuse.
Fin du voyage avec, peut-être, un nouveau voyage en 2021 organisé par l’ALESA (association des lycéens, étudiants et apprentis) dont certains adhérents, m’a-t-on dit, auraient l’idée saugrenue de danser le mercredi après-midi…
Remerciements : aux financeurs, à notre partenaire Lux, à Olé Khamchala et la compagnie Kham.
Merci à la communauté éducative dans son ensemble (les agents qui entretiennent et font vivre nos structures, les enseignants, les formateurs, la vie scolaire, les apprenants et leurs familles).
en savoir +
- A propos d’Olé Khamchala et de la compagnie Kham :
« Basée à St Vallier sur Rhône dans la Drôme (26), la compagnie KHAM est créée en 2011 à l’initiative du chorégraphe franco-laotien Olé Khamchanla. KHAM se réfère symboliquement au premier solo du chorégraphe, « Kham… », qu’il créé en Thaïlande, au Laos et en France en 2007. Cette pièce est le début d’une exploration originelle qui lui fait découvrir les danses traditionnelles de sa région natale, et qui depuis, ne cessent de nourrir son travail et les activités de la compagnie. Le travail artistique de la compagnie se développe ainsi à travers des créations chorégraphiques contemporaines mêlant danses hip-hop et traditionnelle d’Asie du sud-est, et n’hésitant pas à expérimenter les croisements avec d’autres formes d’expression comme le théâtre, le chant, la peinture ou la vidéo. »
https://www.kham.fr/la-compagnie
https://www.lux-valence.com/calendrier/cercle/?doing_wp_cron=1602343060.7841370105743408203125
Partenaires et soutiens financiers
Un projet « Passeurs de Culture » de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, en collaboration avec Lux, Scène Nationale de Valence.
Région Auvergne-Rhône-Alpes, DRAC, DRAAF-SRFD, EPL Terre d’Horizon
+ d’infos
Sandrine Rey, enseignante d’Education Socioculturelle, Lycée horticole de Romans
Loïc Serrières, enseignant d’Education Socioculturelle, Lycée horticole de Romans
