Danse masquée, Masques dansés, démasquer le corps

Avec les élèves de Terminale Bac professionnel Aquaculture, Lycée de la mer et du littoral, Bourcefranc

« Le visage est le siège de l’esprit. Changer le visage c’est admettre un autre esprit. On appelle cet autre visage un masque. » Curt Sachs dans Histoire mondiale de la Danse.

 

Dans toutes les cultures, nos désirs humains ont trouvé leur expression dans le masque. Ainsi le masque, destiné à dissimuler, protéger, représenter ou imiter un visage, assure de nombreuses fonctions variables selon les lieux et époques. Qu’en est-il aujourd’hui à l’heure d’un port du masque subi et imposé ?

 

Il nous semblait plus qu’opportun d’interroger le port du masque et la distanciation sociale à l’heure de la covid 19, alors que nous découvrons, comme le poète Rainer Maria Rilke, quelques années avant la Première Guerre Mondiale, que les passants n’ont plus de visage et qu’ils ont perdu leur rapport à l’être et à l’autre.

Période 1 : découverte et création de masques

Situé du lundi 4 au mercredi 6 janvier 2021, ce premier moment du projet a représenté une réelle initiation au monde des masques.

 

Les élèves ont découvert, via le travail de la compagnie sur le masque et, via une approche plus ethnologique, la complexité du monde des masques.

 

C’est ensuite dans la fabrication du masque qu’ils ont déployé leur énergie de création pour contacter la matière, l’argile, la malaxer, la travailler afin d’élaborer un masque d’un monstre mythologique ou d’un personnage inspiré d’un manga, d’un film ou d’un jeu vidéo, en passant par toutes les étapes de sa construction.

- un travail en binôme, une attention à l’autre

La première étape s’est déroulée en binômes et a été un moment d’attention à l’autre, avec la pose délicate des bandes de plâtre sur le visage de son partenaire, pour ensuite l’aider lors du démoulage de ce premier masque.

- le moulage, face à face avec soi

La deuxième étape avec le moulage en plâtre reste un passage important pour les participants. Lors des moments d’échanges collectifs, certains ne se reconnaissaient pas, d’autres ne voyaient sous leurs yeux que les visages de gisants, d’êtres sans âme, comme éteints.

- travail de l’argile

La troisième étape, celle du travail de l’argile, fut un moment particulier porté par un calme ambiant inspirant. Certains avaient une idée très précise de l’image qu’ils voulaient donner à leur masque. D’autres ont simplement laissé leurs mains agir et laissé le masque se révéler.

- le papiétage

L’ultime étape de cette première session a été la plus minutieuse et la plus longue avec le papiétage, qui consiste à coller sur le masque d’argile au minimum huit couches constituées de morceaux de papier de soie.

 

A la fin de cette première période, les masques ont séché pendant un mois à l’abri des regards.

Période 2 : faire vivre et faire danser le masque

Au début de cette deuxième session, située du lundi 1er au jeudi 4 février 2021,  l’émotion de pouvoir enfin retrouver son masque était palpable. Le moment était venu de démouler le masque et de passer à l’étape de la finition, de la peinture et de l’ajustage.

- des familles de masques

Très vite des familles de masques se sont créées et ces filiations, ces ressemblances ont permis de mettre en place des groupes de travail pour ce second acte du projet : faire vivre, faire danser les masques.

- chorégraphier les masques

Chaque groupe a disposé de moments de réflexion en autonomie afin de préparer sa proposition chorégraphique dansée. Les intervenants ont insisté sur le premier passage du masque avec la mise en place de moments d’aller / retour sur les prestations des groupes constitués.

 

Certains se sont pris au jeu de la mise en scène et ont conseillé leurs camarades. Lors des exercices corporels en solo ou en groupe, la Cie Les Journaliers a su donner des clés pour faire vivre les masques et a surtout fait passer le message que le public fait avant tout attention aux masques qui portent la danse et les mouvements des corps.

A l’issue de ces trois jours de travail chorégraphique et de mise en scène des masques, une présentation de cette étape de la création a eu lieu devant le seul corps enseignant à la demande des participants.

Période 3 : exposition au BAC (Banc Associatif et Culturel)

Le troisième et dernier temps de ce projet, du 10 au 30 mars 2021, a été la mise en place d’une exposition photographique au BAC, foyer du lycée de la mer et du littoral.

 

Il a fallu faire un choix de prises de vues sur les différentes étapes de la fabrication des masques et sur les ateliers pour faire vivre le masque via la chorégraphie dansée.

 

L’exposition a aussi accueilli la projection d’un montage vidéo réalisé par un élève de la classe à partir de prises vidéo effectuées lors de la restitution.

 

Le vernissage de l’exposition a eu lieu le jeudi 11 mars 2021 en présence des élèves, de la compagnie les Journaliers et des partenaires du projet. L’exposition a été aussi très appréciée par les futurs lycéens lors des Journées Portes Ouvertes du lycée de la mer et du littoral.


En savoir +

Intervention artistique: Frédéric Sarezza et Laure Thomas – Compagnie Les Journaliers : https://www.facebook.com/Compagnie-Les-Journaliers-1697076030580754/?ref=page_internal

 

Partenaires et soutiens financiers

Ministère de la culture, Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, Communauté de communes du Bassin de Marennes, Communauté de communes de l’île d’Oléron, département Charente-Maritime, Rurart, Région Nouvelle Aquitaine, BAC, lycée de la mer et du littoral, Préfète de région

 

Projet soutenu financièrement par la DRAAF et la DRAC Nouvelle Aquitaine et, par le Conseil Départemental, dans le cadre du contrat territorial d’éducation artistique et culturelle, porté par la Communauté de Communes du Bassin de Marennes, en partenariat avec la Communauté de Communes de l’île d’Oléron.

 

+ d’infos

Conception / Suivi de projet : Damien Couëlier, Enseignant en Education Socioculturelle, damien.couelier@educagri.fr