Erasmus + au musée BELvue de Bruxelles

Erasmus +, un dispositif adapté pour une formation personnalisée à destination des enseignantes et enseignants

Bien connu pour les mobilités d’apprenants,  Erasmus+ permet aussi aux enseignants de se former à l’étranger.

 

A la recherche de ressources et d’outils sur la formation à la démocratie et la citoyenneté, j’ai pris contact avec le service éducatif du musée BELvue à Bruxelles qui travaille ces questions depuis des années.

 

Accueillie durant une semaine j’ai observé le fonctionnement et participé aux accueils de groupes sur des projets liés à l’exercice de la démocratie, de la justice et des relations avec les élus.

Erasmus + , le principe

Individuellement ou à plusieurs, la démarche pour une mobilité Erasmus+ consiste tout d’abord à définir les besoins et les objectifs de formation puis à rechercher le partenaire correspondant qui accepte l’accueil sur une durée d’au moins cinq jours.

 

Le montage du dossier inclut le programme détaillé du stage et met en évidence l’intérêt et les impacts attendus de cette mobilité pour les établissements concernés.

 

La validation du projet déclenche la mise à disposition de 70 % de la bourse dédiée aux frais de transport et d’hébergement, le complément intervient au retour sur présentation de justificatifs.

 

Le référent Erasmus+ présent dans chaque région accompagne le montage du dossier qui peut être finalisé en quelques semaines.

Oser penser, faire réfléchir : le fil rouge du musée BELvue

Le service éducatif du musée BELvue, constitué d’enseignant·es et pédagogues détaché·es  propose des activités sur la démocratie, la justice, l’éducation financière ou l’inclusivité, et se veut ouvert à tous.

 

Il met à disposition des  professionnel·les de l’éducation pour des publics scolaires et non scolaires de tous âges, et propose des supports pédagogiques et interactifs : workshops, expos interactives, visite du musée ainsi que des outils en ligne, documentation, dossiers….

Une semaine en immersion avec le service éducatif

Entre observation et participation, le programme de cette semaine élaboré par Péroline Ghestem, détachée pédagogique, m’a intégré à l’ensemble des activités du service éducatif.

 

J’ai apprécié la diversité des sujets abordés, des publics, des ateliers et jeux de rôle.  L’une des particularités et des richesses de la structure consiste à travailler en partenariat avec les institutions politiques et judiciaires entre autres, et d’en associer les acteurs à chaque atelier.

 

Un atelier "Democracity"

Lors de l’atelier ‘Démocracity’ que j’ai suivi durant une journée, le musée accueillait un groupe de jeunes adultes du service citoyen (équivalent proche du service civique en France).

 

Par petits groupes, les participants sont amené·es à créer un parti politique : choisir leurs priorités sociétales et établir un programme. Puis, en discutant et en argumentant avec les autres partis, ils construisent une ville qui reflète leurs priorités. Chaque participant·e expérimente ainsi les contraintes et les enjeux de la démocratie représentative, tout en se formant au fonctionnement des institutions.

Cette activité est complétée par une rencontre avec deux députés l’après-midi qui présentent leur rôle et leur fonctionnement. Les jeunes proposent des mesures choisies à l’issue du jeu de rôle et échangent sur leurs visions avec les élus.

Debagora, quand les jeunes se mêlent de politique

 « Débagora – Quand les jeunes se mêlent de politique », est un projet qui concerne environ 350 élèves, mené tout au long de l’année scolaire en partenariat avec le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, deux centres de recherche universitaires, et des organisations d’éducation à la citoyenneté.

 

Dans l’hémicycle du parlement, chacun des onze groupes de lycéens a réalisé une présentation sur une forme d’inégalité, thème retenu cette année, en présence de l’ensemble des participants et de plusieurs députés.

Parmi les sujets explorés on peut citer les inégalités d’accès à la culture et à l’éducation, de genre, avec l’exemple de la « taxe rose », mais aussi les inégalités sociales, ethniques, d’accès à la justice, ainsi que dans le domaine géopolitique.

 

Toutes les interventions se sont conclues par une proposition concrète pour supprimer l’inégalité étudiée et par une interpellation aux politiques présents qui leur répondaient.

 

Durant l’après-midi, les 350 élèves inscrits sur le projet ont visité les expositions et visionné les vidéos réalisées par leurs camarades.

Vivre un processus de décision politique du début à la fin

Au-delà de ce final impressionnant et marquant pour les élèves, ce projet d’éducation citoyenne et politique de grande ampleur permet de travailler en amont les sujets en profondeur.

 

Les groupes ont effectué des recherches, rencontré des spécialistes leur faisant prendre conscience que la politique traite d’enjeux touchant leur quotidien. Ils ont expérimenté l’ensemble du processus politique, depuis la problématisation d’une question jusqu’à l’intervention dans le débat public, mais aussi échangé entre jeunes issus d’horizons différents, et entre jeunes et acteurs·ices politiques.

 

Cette préparation intégrait également un volet sur la prise de parole en public.

Découvrir le fonctionnement de la justice

Sur le terrain de l’éducation au fonctionnement de la justice, le musée BELvue organise dans plusieurs palais de justice en Belgique un workshop « Justice en jeu »  s’adressant à des jeunes qui découvrent ainsi les enjeux de la justice de l’intérieur et de façon très concrète durant une journée.

 

Une animatrice du musée accompagnait les jeunes. Elle a introduit la journée par une présentation du fonctionnement de la justice. Le groupe assiste ensuite à deux procès au tribunal correctionnel, se familiarisant ainsi aux rôles des différentes personnes intervenantes.

 

L’après-midi, lors d’un jeu de rôle, les élèves se sont glissé dans la peau des prévenus,  victimes,  procureur,  juge, avocat de la défense ou de la partie civile. La juge officiant le matin assistait à la restitution qu’elle a ensuite commentée.

Les élèves ont également échangé avec elle sur les procès observés le matin ainsi que sur son métier et l’exercice de la justice.

 

Cette approche très réaliste au sein du palais de justice, autant par l’observation de procès que par le jeu de rôle puis la discussion avec la juge permet aux apprenants d’intégrer le fonctionnement de la justice en tant qu’institution.

en conclusion..

Cette semaine au service éducatif du musée BELvue a été l’occasion d’observer des méthodes de pédagogie active dans un lieu autre qu’un établissement scolaire, d’enrichir les ressources et les pistes de travail notamment en terme d’outils transposables.

 

D’autre part, la relative facilité à monter un dossier de mobilité Erasmus+  incite à renouveler l’expérience sur cette thématique ou une autre, en Belgique ou ailleurs !

 

 


en savoir +

Musée BELvue – Fondation Roi Baudouin   https://www.belvue.be/fr/education

 

Partenaire et soutien financier

Dispositif Erasmus+ : https://agence.erasmusplus.fr/

 

+ d’infos

Marie-Andrée Chapalain, enseignante en Education Socioculturelle , lycée agricole de Bréhoulou,

marie-andree.chapalain@educagri.fr