Le projet Berimbau et Caxixi
Avec les élèves de seconde professionnelle Nature-Jardin-Paysage-Forêt du lycée agricole du Grand Blottereau (Nantes)
Fabriquer son instrument
Une corde vibre « Tchi tchi tong ting » frottée par un « Dobrao », pièce de monnaie symbolisant un écu espagnol, le prix d’un esclave.
L’atelier est bruyant, rythmé par les crissements du papier de verre qui lustrent les calebasses. Les consignes sont claires, chacun doit fabriquer son instrument. Tandis qu’un groupe s’attèle à retirer dans de vieux pneus les fils d’acier qui serviront de cordes sonores aux Berimbaus, d’autres dessinent des propositions de décor pour personnaliser les calebasses.
Michel Camara, artiste afro-breton et contre-mestre de Capoeira, apporte avec humilité son savoir-faire et sa philosophie. Rien ne se perd, tout est susceptible d’être utile : « Veillez à bien conserver les graines de la calebasse évidée, pour la fabrication des caxixi ». Les caxixi sont de petites percussions, qui ont la forme de hochets en osier.
Découvrir la culture brésilienne et la Capoeira
L’atelier « Berimbau et Caxixi » s’inscrit sur un temps de pluridisciplinarité co-conduit avec l’enseignante d’Aménagements Paysagers. Accompagnés par Michel Camara, les élèves de seconde NJFP se sont impliqués dans la fabrication d’instruments de musique brésiliens, des berimbaus (cordes frappées) avec des supports de récupération et des matériaux naturels issus des jardins et du site du Grand Blottereau.
L’observation de la nature et la découverte de la culture brésilienne et de la Capoeira dont le Berimbau est l’instrument principal, guident ce projet kinesthésique.
Dans cette exploration, le jardin est support de ressources, les matériaux sont observés in situ puis prélevés avant d’être façonnés. La compréhension des propriétés des matériaux naturels découle du travail de fabrication et de transformation. Ainsi pour devenir caisse de résonance la calebasse doit être choisie rebondie et d’un certain calibre, le bambou doit être régulier, d’un diamètre et d’une taille mesurée pour se transformer en arc musical flexible et résistant.
Au cours de chaque étape de fabrication, un respect des matériaux et un esprit de récupération se sont naturellement imposés. A l’issue de cet atelier pratique de dix heures, la classe a réfléchi à un support de restitution.
La façon d’un carnet de voyage
Sur un grand poster illustré à la façon d’un carnet de voyage, au côté d’une sensibilisation au langage de la capoeira, les élèves ont choisi de souligner les astuces de leur projet : le recyclage; l’importance du choix et de la sélection des matériaux, le soin nécessaire à apporter dans les gestes de confection pour que l’instrument de musique finalisé puisse avoir un son de qualité.
Le poster et les bérimbaus seront exposés à l’occasion des journées portes ouvertes de la fête du lycée et de la folie des plantes. Une démonstration de Capoeira reste encore à programmer au sein de l’établissement, avec la complicité des élèves et de l’intervenant, pour parfaire ce projet, de la fabrication à l’expression.
En savoir +
Le site de l’artiste Michel Camara
http://camara-artcamara.blogspot.com/
Soutien financiers et partenaires
Le réseau art’ur-DRAAF SRFD, et l’appui de l’Amicale des anciens élèves du Grand Blottereau.
+ d’infos
Claire Pailharey, Enseignante Animatrice en Education Socio-Culturelle,
Estelle Gaspart, Enseignante Sciences et Techniques de l’Aménagement et de l’Environnement au LPA du Grand Blottereau, Nantes.
