Les arts : un levier pédagogique pour se relier au vivant ?

Depuis décembre 2008, dans le cadre du Plan national de formation de l’Enseignement agricole, l’Institut Agro de Florac organise des journées d’échanges entre le monde de la recherche et l’enseignement agricole.

Les objectifs sont multiples, et parmi eux nous trouvons notamment le souhait de :

• Favoriser la veille scientifique afin de réactualiser ses connaissances par la présentation des travaux de recherche actuels.
• Faire émerger de nouveaux sujets de recherche à partir de questionnements du terrain.

Les publics présents lors de la JS du 13 décembre 2023 qui s’est déroulée à l’Institut Agro d’Angers, étaient composés d’enseignantes et d’enseignants d’éducation socioculturelle, mais également de philosophie, de langue, de biologie-écologie..

Que peut l’art..Que peuvent les artistes.. Que proposent-ils pour nous aider à réfléchir à nos postures éducatives et pédagogiques dans ce monde en profonds bouleversements, aux prises avec une multitude de crises, écologique, politique mais également technologique et culturelle.

C’est la question structurante qui a traversé cette journée.

Par les imaginaires qu’ils font naître, comment les artistes nous alertent-ils et nous éclairent-ils sur le monde qui est, et celui qui vient ?

Quelles voies ouvrent-ils pour le penser autrement, pour mettre nos sens en travail, pour développer un (autre) régime d’attention au vivant, pour faire advenir d’autres récits, qui (re)donnent du pouvoir d’agir sur nos existences ?

Ils étaient de plusieurs natures.

• Tout d’abord, exposer les enjeux du débat. Les questions soulevées lors de cette journée, par les chercheurs et praticiens (issus des sciences de l’éducation, de l’anthropologie et du milieu artistique) conduisaient toutes à interroger la pratique artistique comme levier pédagogique pour éduquer en anthropocène, à savoir éduquer aux transitions écologiques et sociales.

La visée était d’aider les enseignants à s’appuyer sur le sensible ( chant, récits, écriture, danse..) pour travailler avec les jeunes sur le rapport au vivant et la relation à soi, aux autres et au monde.

• D’autre part, expérimenter une forme nouvelle de séminaire dans laquelle les participant-es assistent à des temps d’assemblée en plénière et partagent ensuite en fonction de leur choix, un atelier de pratique artistique.

• Nathanaël Wallenhorst , maître de conférence à Université Catholique de l’Ouest à Angers a ouvert ce séminaire en faisant tout à la fois,  un état des lieux des connaissances aujourd’hui acquises en matière climatique et une mise en tension de ce corpus avec les questions que pose une éducation à l’Anthropocène.

• Une table ronde animée par la journaliste Stéphanie Pichon a permis ensuite de donner la parole aux artistes et acteurs du monde culturel, en présence de Ludmila Kuroi et Valérie Renaud pour la structure Scènes Croisées en Lozère, Christophe Rulhes du GdRA – anthropologue & artiste et Diane Trouillet, artiste-chercheuse en BioArt.

• Les ateliers proposés dans un second temps, réunissaient, chant et musique avec Christophe Rulhes / GdRA (Ensauvager la parole pour cultiver son oralité), danse avec Pedro Prazeres, architecte paysagiste & chorégraphe (Octopia : devenir poulpe), et une immersion dans différents récits avec Samuel Gallet et le collectif Eskandar – écrivain & dramaturge (Écrire au temps des catastrophes).

Diane Trouillet a proposé au long de la journée une initiation à la couleur avec des pigments réalisées uniquement à partir de végétaux et autres éléments naturels.

La journée s’est achevée par une prestation sous la forme d’un Méta-slam, du grand témoin, Jérôme Cabot / université d’Albi – maître de conférences en littérature française.

Un stage de cinq jours a ensuite été organisé avec Samuel Gallet et une vingtaine d’enseignantes et d’enseignants, pour approfondir cette démarche.

Le stage s’est focalisé sur les outils pédagogiques mobilisables pour travailler avec les jeunes sur leurs imaginaires, sur la manière de faire partager leurs univers au plus grand nombre, de les inscrire dans un récit collectif.

Eduquer aux transitions, au-delà du volet scientifique et technique indispensable, doit aussi accompagner les jeunes à faire récit de ce qu’ils ressentent , à leur proposer d’autres régimes d’attention (à soi, aux autres, au monde), à ouvrir les portes d’autres imaginaires pour se construire de manière à la fois critique et éclairé.

en savoir +

Retrouvez la journée scientifique en podcasts : https://journees-scientifiques.fr/?202312ArtEcolo

• Nathanaël Wallenhorst : https://recherche.uco.fr/chercheur/nathanael-wallenhorst
• Scènes croisés de Lozère : https://scenescroisees.fr/
• Le GdRA, Christophe Rulhes & Julien Cassier : https://legdra.fr/fr
• Le collectif Eskandar – S. Gallet : https://www.lecollectifeskandar.net/le-collectif/
• Diane Trouillet, artiste-chercheuse : http://www.un-artist.com/index.html
• Jérôme Cabot : https://www.univ-tlse2.fr/accueil/recherche/science-societe/13-jerome-cabot-laffranchi-chercheur

Institut Agro Montpellier campus Florac : https://www.institut-agro-montpellier.fr/campus-de-florac

Institut Agro Rennes-Angers : https://www.institut-agro.fr/fr/linstitut-agro-rennes-angers

Partenaires et soutiens financiers

Direction générale de l’enseignement et de la recherche – Dispositif national d’appui, Programme National de Formation Continue – ENSFEA (comité de pilotage) ; Réseau national Animation et développement culturel (comité de pilotage)

En savoir +

Anne-Lise Lisicki, ingénieure-formatrice, Institut Agro Campus de Florac, anne-lise.lisicki@supagro.fr

Iris Bumb : ingénieure-formatrice, coordonnatrice des journées scientifiques, Institut Agro Campus de Florac , iris.bumb@supagro.fr