Radeau de la Méduse

47 élèves de classe de Terminale technologique STAV plongent au cœur de l’œuvre de Géricault d’hier à demain

L’enseignement agricole s’intéresse depuis longtemps aux enjeux culturels avec l’ambition de former les jeunes citoyens dans une perspective humaniste croisant dimension scientifique, technique et artistique.

 

Forger le sens esthétique autant que critique, révéler des sensibilités, des affinités et approfondir des découvertes a constitué l’enjeu principal de nos deux classes de terminales Science et Technologie de l’Agronomie et du Vivant.

 

Nous avons voulu avant toute chose partager avec les 47 jeunes une expérience artistique.

 

Nous avons souhaité que chaque apprenant construise ainsi son propre rapport à l’art et nous leur avons donné quelques clés pour saisir la place incontournable que cette expression tient dans toute société.

La question, de l’art et de l’engagement

Nous avons mobilisé pendant un semestre le français, la philo et l’éducation socioculturelle pour plonger au cœur de quelques œuvres et explorer la question de l’art et de l’engagement.

 

Le projet conçu autour du Radeau de la Méduse de Théodore Géricault, nous a permis de développer l’approche artistique selon 3 grands axes :

 

  • développement des connaissances et du sens critique
  • fréquentation des œuvres
  • pratique artistique

 

Exploration. Enquête autour de 8 œuvres phares et le Radeau de la Méduse

Par groupe de quatre ou cinq les élèves ont mené l’enquête.

 

L’artiste, le contexte artistique, historique, politique, social, les intentions, la construction de l’œuvre, l’interprétation de 8 tableaux a servi de premier terrain d’approche de la question de l’art et de l’engagement.

 

Noter, biffer, reproduire, déconstruire, comprendre, analyser puis partager avec la classe a permis aux jeunes experts de dégager une approche problématique de l’art.

 

Chacune de ces œuvres permettait de converger vers le Radeau de la méduse (Abolition de l’esclavage, naufrage contemporain, Liberté guidant le peuple, Grande vague, romantisme).

 

Comme un jeu de piste et d’exploration chaque groupe devait mettre en valeur cette relation particulière entretenue avec le tableau de Géricault.

Biennale de Lyon. Art contemporain

Le travail exploratoire ne pouvait se contenter de travailler sur des reproductions et faire fi de la création contemporaine.

C’est par leur visite de la Biennale de Lyon, sur le site du Mac, que les apprenants ont questionné quelques-unes des œuvres proposées autour de la thématique des Mondes flottants.

 

Accompagnés d’un médiateur et des enseignants, ils ont sillonné les lieux en petits groupes pour approfondir une petite dizaine d’œuvres puis en autonomie ont pu se laisser porter à leur goût. Pour certains cette demi-journée a semblé trop courte.

 

Amusés, déconcertés, désabusés, les réactions ont permis de questionner la valeur accordée à l’art dans notre vie.

 

Ce travail exploratoire a constitué l’élaboration d’un répertoire d’une vingtaine d’œuvres plastiques pour chaque élève et un catalogue global d’une quarantaine d’œuvres abordées traçant quelques-uns des grands courants artistiques du XVIIIème  au XXIème siècle.

Immersion

Notre ambition était de favoriser une approche sensible de l’art. La phase immersive du projet s’est donc polarisée autour de l’incarnation et du spectacle vivant.

 

Le spectacle Je suis la bête par l’originalité du dispositif scénique et la poésie du texte a su saisir les apprenants au dépourvu. Immergés au cœur d’une composition musicale contemporaine, happés par la narratrice au centre des spectateurs, c’est un voyage auprès de l’enfant sauvage qu’ils ont redécouvert le théâtre.

 

Cette exploration entre humanité et animalité entre en parfaite résonance avec l’une des thématiques du radeau et sert de levier à une réflexion entre le texte et la scène, entre une vision contemporaine et une vision historique, entre l’idée et son expression artistique.

Cinq séances : appropriation et expression théâtrale

L’immersion comme forme d’appropriation, c’est aussi trouver sa propre transposition du Radeau de la Méduse.

 

A partir de l’ensemble des thématiques explorées et contenues dans l’œuvre, les élèves étaient au défi d’en élaborer une incarnation contemporaine.

 

Accompagné du metteur en scène de la Cie Kumulus Barthélémy Bompart et du photographe Tristan Zilberman, chaque élève a tout d’abord imaginé sa propre interprétation du tableau.

Deux séances. Mise en scène et prise de vue

De ce matériau, nous avons collectivement dégagé un sens commun, travaillé sur les corps en mouvement, les ressentis, les expressions, la mise en espace, la mise en vie du tableau pour en tirer sens et traces photographiques.

 

Appréhensions, refus, gênes et a priori ont dû être surmontés pour trouver un consensus soutenable dans la prise de vue et l’implication collective.

 

Le résultat : des visions du monde qui marquent à la fois l’inquiétude, la clairvoyance, les singularités en quête d’espoir.

Emergence

La présentation publique du travail des deux classes s’est tenue au Cinéma le navire à Valence en introduction à la projection du documentaire d’Ai Weiwei Human flow.

 

Public du cinéma et une soixante d’élèves du Valentin se sont retrouvés pour apprécier le travail de leurs camarades et partager ensemble une vision artistique des questions migratoires actuelles. Ils ont pu ainsi trouver de nouvelles sources de réflexion sur l’art et l’engagement.

 

Littérature, arts de la scène, cinéma, beaux arts et art contemporain ont convergé non sans orages, vagues et vents de contestation à l’écume du sens de l’art et de l’engagement.

 

Brassés, bercés, nageurs avertis, tous ont regagnés la rive et ont osé la présentation publique de leurs réalisations.


Partenaires

Ce projet n’aurait pu être mené à bien sans l’engagement de tous mais l’accompagnement généreux de
Barth et Tristan nous a ouvert la voie de la cohabitation entre l’image fixe et le mouvement de grand vent.
Cyril Désiré, directeur du Navire qui accueille avec une conviction égale les projets au sein de son cinéma et laisse ouverte sa programmation aux initiatives.

 

Soutiens financiers
La Région Auvergne Rhône Alpes à travers son dispositif « Passeurs de culture » et le soutien financier de la DRAC Auvergne Rhône Alpes sans qui nous ne pourrions assurer l’intervention de professionnels à la hauteur des ambitions éducatives que nous nous fixons.
L’équipe éducative et pédagogique du Valentin qui sait mettre au quotidien l’énergie au service de l’inventivité.

 

Équipe de conception & réalisation
Barthélémy Bompard , directeur artistique de la Cie Kumulus

https://www.kumulus.fr/
Marylène Damier, enseignante lettres & philosophie
Vanessa Prémel, enseignante éducation socioculturelle
Muriel Thorens, enseignante éducation socioculturelle
Tristan Zilberman, Photographe La Fabrique de l’image et de réalisation

https://www.fabrique-image.fr/

 

+ d’infos

Vanessa Prémel, enseignante éducation socioculturelle, lycée agricole le Valentin, Bourg-lès-Valence

vanessa.premel@educagri.fr
Muriel Thorens, enseignante éducation socioculturelle, lycée agricole le Valentin, Bourg-lès-Valence

muriel.thorens@educagri.fr

Marylène Damier, enseignante lettres & philosophie, lycée agricole le Valentin, Bourg-lès-Valence

marylene.damier@educagri.fr